Ce mercredi 20 mai 2016, les députés se sont réunis afin d’interdire toute forme de violence faite aux enfants.

Au delà de la fessée dont nous entendons parler depuis quelques mois, (et pour cause, nous sommes l’un des derniers pays d’Europe autorisant encore ce châtiment corporel), le texte vise à statuer sur l’ensemble des violences physiques et verbales que les adultes peuvent infliger aux enfants.

Cependant, il ne s’agit pas de stigmatiser les parents mais plutôt de les accompagner. Aucune sanction ne sera mise en place. Ce dernier point pose toute de même question de notre côté. En effet, même si cela est discutable, la sanction est parfois nécessaire pour faire appliquer la loi. Face à des parents inscrits dans ces modes « d’éducation » depuis plusieurs générations et qui restent convaincus de leur bien-fondé, pouvons-nous espérer une remise en cause sans sanction ?

Au delà d’un petit mot dans le carnet de santé comme le propose ce texte, c’est un véritable accompagnement pour le changement des mentalités que le gouvernement doit mettre en place. Cela semble déjà amorcé. Preuve en est, le Livret des Parents  envoyé à tous les futurs parents au 5ème mois de grossesse par la CAF valorise depuis cette année les bienfaits de l’éducation bienveillante. Celui-ci est téléchargeable via ce lien. Espérons que cette première initiative soit également déployée auprès des professionnels de la petite enfance à qui nous confions nos enfants.

En effet, si le gouvernement déclare « la fessée n’a aucun valeur éducative pour l’enfant« , il est également nécessaire de rappeler que les punitions ou encore « menaces ou chantages » verbaux nuisent à son développement psychique. Ils ne lui permettent pas d’acquérir la confiance en lui dont il a tant besoin pour se construire. Les recherches en neurosciences de ces dernières années ont démontrées les traces irréversibles que laissent de telles pratiques sur le cerveau de l’enfant. (Les travaux du Docteur Gueguen ont permis de démocratiser ces connaissances en France)

Un enfant n’est pas un petit monstre dont l’unique préoccupation est de déstabiliser ou encore tester ses parents…malgré les vieilles croyances Freudienne “L’enfant est un pervers polymorphe auquel il faut poser des limites.”

Durant les premières années de sa vie, c’est un être qui se construit. Dans son cerveau, il se créé environ un million de synapses par seconde ! Il assimile ce qui l’entoure, apprend à gérer ses émotions et essaie chaque jour de s’adapter à ce monde qui l’entoure.  Comme le précise Isabelle Filiozat dans son livre « J’ai tout essayé » :

« Si les punitions éduquaient, il y a belle lurette que l’espèce humaine ne commettrait plus de crimes. L’illusion provient aussi du fait que les punitions ont une efficacité sur le court terme, non pas en terme d’éducation, mais de soulagement du punisseur, qui a le sentiment de reprendre le contrôle de la situation »

Afin de découvrir en détail le texte de loi, nous vous invitons à consulter l’article complet éditer par l’Observation de la Non Violence Educative ici.

Les P’tits Sages suivront de près l’évolution de ce texte. Et vous, qu’en pensez-vous ?